Ce mercredi 24 septembre, en présence de nombreux partenaires, le CNPF a pu faire visiter aux participants les différentes modalités de gestion pouvant être mises en œuvre dans le taillis feuillu.

La réunion s’est tenue sur la propriété du domaine des Courmettes, appartenant à l’association Amiral de Coligny et gérée par l’association A rocha, dont un des objectifs principal est la préservation de l’environnement. Le plan simple de gestion en vigueur sur cette propriété a été succinctement présenté par le directeur de l’association.

Les participants ont été invités à se rendre dans la forêt de charme houblon, traitée selon différentes modalités. Le charme houblon est une essence que l’on rencontre en France quasiment uniquement dans les Alpes-Maritimes ; elle est bien plus présente en Italie. Claude Vincenti rappelle qu’elle a été introduite pour sa productivité par les Croisés, et qu’elle ne semble s’être acclimatée que dans une zone restreinte du pays.

les participants en forêt
Marie Gautier © CNPF

Sur la zone traitée en coupe, l’exploitant David Allard et le sylviculteur Claude Vincenti ont pu faire part de leur retour d’expérience sur la propriété. Il ressort que les contraintes d’accès à la forêt sont fortes et viennent pénaliser la rentabilité des interventions. A ce propos, Maël Grauer rappelle l’ensemble des aides qui peuvent être octroyées par le Conseil Départemental et qui permettent, dans des cas comme celui-ci de mettre en œuvre une gestion durable. Pierre Breger, de l’association Fibois Sud a quant à lui présenté le dispositif Respir, qui a pu intéresser les participants, qu’ils soient propriétaires ou  qu’ils travaillent dans une entreprise susceptible d’apporter des financements à ce fonds. Les peuplements forestiers de charme houblon présentent toutefois un vrai intérêt sylvicole : c’est une essence qui réagit très bien à l’éclaircie comme cela est visible sur le dispositif expérimental mis en place par le CNPF il y a une dizaine d’années et qui est très productive. David Allard précise que la réalisation d’éclaircies feuillues correspond à sa vision de la forêt et que cette pratique est possible pour son entreprise qui reste de petite taille et utilise du petit matériel.

Pour circuler sur la parcelle, des cloisonnements d’exploitation ont été mis en place afin d’éviter le tassement des sols. Cela implique le sacrifice de 20 à 25% de la surface du peuplement mais permet de préserver le sol. Cela assure une meilleure prospection racinaire, donc un meilleur accès aux nutriments et à l’eau pour les arbres, ce qui est indispensable dans un contexte de changement climatique. C’est aujourd’hui une règle du Schéma Régional de Gestion Sylvicole à laquelle doivent se conformer les documents de gestion durable établis pour les propriétés forestières privées, comme le rappelle Maël Grauer, le technicien CNPF du secteur.

Cette essence est également très consommée par les cervidés, dont l’impact est très important sur la propriété. Le CNPF a pu mettre en place un exclos qui permet de visualiser de manière très parlante ce que donnerait la régénération suite à une coupe rase de taillis en l’absence de consommation par la grande faune sauvage. Si les rejets de charme houblon sont très nombreux suite à une coupe de taillis, ils sont très majoritairement consommés et cela empêche le renouvellement de la forêt et risque de conduire à une destruction de l’état boisé dans ce contexte.

Se rendre sur le domaine des Courmettes sans aller voir les chênes pluricentenaires était impensable ! Le groupe s’est donc rendu au pied de ces chênes imposants et cela a été pour le CNPF l’occasion de présenter le projet GoProForMed  ainsi que les divers microhabitats présents en forêt et l’intérêt de les préserver et de conserver des vieux arbres.

 

Une journée réalisée avec le soutien financier de la Région SUD et du Département des Alpes-Maritimes.